Certains lieux font toujours régner autour d’eux
leur empire particulier…

Le musée du Château de Swann est aménagé dans l'ancienne résidence de la famille Swann, qui possède une histoire légendaire.

 

La famille Swann n'a jamais existé dans le monde réel. Parce que Swann n'a jamais été une personne réelle, et tout cela a été inventé par l'écrivain Proust dans son roman, tout comme la Maison de Tante Léonie ou la ville d'Illiers-Combray, qui sont des personnages et des lieux fictifs dans le monde de la fiction de l'auteur. Comme l'a dit le président français Macron lors de sa visite inaugurale : " Ici la littérature a pris possession des lieux pour habiter nos vies".

 

En fait, le véritable nom de ce château est "Sinetterie", qui signifie "écriture" en ancien français. Bien avant Proust, voire avant la construction de ce château. Dans un passé sans aucune trace vérifiable, un tel nom a été transmis et a cultivé plus tard le grand écrivain Marcel Proust, ce qui semble être une révélation mystique innée.

 

Cette maison a été construite en 1864 par un certain monsieur Valléran, qui aurait été un vieil homme un peu fou et excentrique qui a fait de nombreuses choses étranges tout au long de sa vie. En observant cette maison aujourd'hui, avec son architecture merveilleusement équilibrée et délicate à chaque coin, on peut voir que Valléran a sûrement mis beaucoup de réflexion dans sa construction. Cependant, il n'a jamais vécu dans le château et a juste été enterré dans la fosse souterraine sous la chapelle dans le parc du château (mais son corps a été retiré plus tard par le propriétaire suivant et transféré ailleurs). Quant à la raison pour laquelle il a construit une telle maison, cela reste un sujet de débat pour les générations futures.

 

Tout d'abord, bien que cette maison soit enregistrée comme un "château", elle n'a pas le même luxe que les châteaux construits par les comtes ou les nobles royaux. Il n’y a pas de grands halls, couloirs, escaliers en spirale majestueux, ni les salles à manger et les salons fastueux. Tout est parfaitement délicat et élégant, dans un style de gentilhomme rural et une balance entre l’abondance et le confort. De plus, un jardin d'arbres centenaires de trois hectares lui rend encore plus légendaire : selon les observations et analyses d'experts en jardinage, ce parc est une transition de l'Occident à l'Orient. Ici, en plus de nombreuses espèces d'arbres dont la plupart ont plus de deux ou trois cents ans ; il y a également une tour au toit doré de style oriental, un petit pont et des cours d'eau...

 

En plus des chênes, des châtaigniers, des hêtres et des camélias bien connus, il y a toutes sortes de pins rares du Mexique, de l'Amérique du Nord et de l'Est de l'Asie. Notamment deux rares "pins pleureurs" ! Les "pins pleureurs" ici sont divisés en mâle et femelle. Le mâle est un grand arbre courbé, bien qu'il pleure, il maintient son corps mince et long, soutient une lourde tête, ce qui reflète simplement le travail acharné d'un homme dans sa vie, ainsi que sa ténacité, son courage et sa responsabilité. L'autre pin femelle étend « sa longue jupe », apaise généreusement la terre et soutient une ombre luxuriante avec de vieilles branches, permettant aux gens d'entrer dans ses bras, comme une représentation de cette maternité douce et gracieuse.

 

Plus surprenant encore, il y a ici deux célèbres "sophoras à griffes de dragon" de Chine ! C'est une espèce d'arbre exclusive de la famille royale au temps de la Chine impériale, étant le symbole du dragon, ils ne sont plantés qu'à la Cité interdite, au Parc Zhongshan, au Temple du Ciel, etc. On dit que sauf la famille impériale, les familles qui ont planté ces arbres, seront accusées de rébellion, ce qui entraîne l'extermination de tous les membres de famille. Mais comment se fait-il que le Château de Swann ait ces arbres ? C'est quand même un grand mystère, sans parler qu’il y en a deux : un à gauche et un à droite. Celui de droite est un dragon qui se lève sur le sol, avec des griffes sorties, une posture qui montre sa grande puissance. Celui de gauche ressemble à une canne à tête de dragon. On dit que cela représente l'art de gouverner : La main gauche dirige le peuple avec une haute moralité ; La main droite détient fermement le pouvoir de vie et de mort et punira quiconque ose commettre des crimes.

 

Dans ce jardin d'arbres anciens si complexe et riche, se situe pourtant un château qui a l'air beau à l'extérieur mais fragile à l'intérieur, ce qui suscite plus d'imagination : le château semble être une décoration de jardin.

 

En résumé, plus nous recherchons, plus l'histoire du château et de son jardin devient complexe. Un jour, M. Alain Denizet, un historien spécialisé dans la culture locale, a découvert une information publiée sur une ancienne presse américain : M. Valléran avait l'intention de faire don du château à l'asile de l'église locale, mais cette dernière a refusé de l'accepter. Tout cela est très étrange et suspect.

 

Le jeune Marcel Proust est arrivé au château environ 20 ans après sa construction, dont le propriétaire était déjà la famille Lelièvre. C'était vers 1879-1880, Marcel passait ses vacances annuelles chez sa tante à la campagne et qu'il a rencontré les enfants du propriétaire du château. Il est tombé amoureux de la fille aînée, celle qu'il appellerait Gilberte dans son roman, la fille de Monsieur Swann. Ici, Il y aurait encore une série d'histoires inexplicables : car plus tard, après que Proust était devenu célèbre avec son roman "Du côté de chez Swann", il a répondu à une interview en disant que le personnage principal, Charles Swann, était basé sur une personne réelle nommée Charles Haas, célèbre à Paris à l'époque. Haas était un nom allemand qui signifiait "lièvre" en français. Il est difficile de dire si Haas et Lelièvre étaient la même personne.

 

C'est vraiment "un petit espace avec plein d'histoires" ! Aujourd'hui, il semble avoir peu d'importance d'enquêter sur la vérité historique de cette époque. Ce qui est important, c'est l'amour que le jeune Proust portait à la jeune fille de son aînée. Ce n'était pas vraiment de l'amour, mais plutôt l'éveil de la sexualité chez un garçon de sept à neuf ans. C'était un sentiment qu'il ne pouvait pas révéler à ses parents ou à sa famille, mais qui ne cessait de le hanter, surtout la nuit, lorsque ses pensées s'envolaient vers la nature et le monde qui l'entourait. C'est là que se trouve la source des riches et belles descriptions de la nature que l'on retrouve dans son roman "À la recherche du temps perdu".

 

Donc, sans le Château de Swann et la tourmente émotionnelle de la jeunesse qui l'a accompagné, l'écrivain Proust n'aurait jamais existé.

 

——Ya Ding